Tout le monde se jette sur lui: le Bubble tea fait son come-back

Il y a quelques années déjà, la mode du Bubble tea était apparue en Suisse, suscitant un engouement immédiat. Mais elle était tout aussi rapidement retombée dans l’oubli. La voici aujourd’hui ressuscitée.

Bubble Tea

Les queues sont tellement longues ces derniers temps devant les boutiques de Bubble tea que c’est à se demander si les boissons n’y sont pas distribuées gratuitement. Il vous faudra donc une bonne dose de patience si vous souhaitez goûter à ce mélange branché à base de thé et de perles que l’on aspire à l’aide d’une paille XXL.

Cela fait une bonne dizaine d’années que le Bubble tea s’est exporté d’Asie en Europe. D’abord consommé à Berlin ou Hambourg, il s’est ensuite invité à Zurich ou Bâle, avec un petit décalage. Les ados se promenaient tous avec un verre de cette boisson taïwanaise culte délicieusement bariolée.

Mais les nuages n’ont pas tardé à obscurcir le ciel de ce best-seller: «Une étude allemande a affirmé que les petites perles seraient cancérigènes», explique Steven Knecht (34 ans), co-fondateur de la boutique Bubblish dans le quartier de Seefeld à Zurich.

Cette fâcheuse conclusion était le fruit des recherches de scientifiques de l’Université RWTH d'Aix-la-Chapelle: apparemment des enfants seraient morts ou auraient contracté une pneumonie à cause de cette substance. Les ventes de Bubble tea se sont alors instantanément effondrées. «Aucune mère ne laisserait son enfant consommer une boisson potentiellement cancérigène», observe Steven Knecht.

Puis les services de surveillance alimentaire du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie se sont quand même risqués à quelques analyses: sur les 84 Bubble teas testés, aucun ne s’est révélé douteux. On a même fini par parler de «campagne de diffamation». Depuis, l’étude de l’université d’Aix-la-Chapelle a été retirée du web.

Aujourd’hui, le Bubble tea revient et offre un éventail de saveurs plus varié que jamais. «Le choix est beaucoup plus grand.» À la base, le Bubble tea est une boisson composée de thé, de lait et de perles de tapioca, une fécule issue des racines du manioc. Mais les fabricants se permettent quelques libertés et rivalisent de créativité pour revisiter la recette d’origine: froid ou chaud, fruité ou crémeux, les consommateurs n’ont que l’embarras du choix. Et pour déterminer la composition de leur savoureux mélange, ils pourront opter pour du thé vert ou noir, mais aussi pour des jus, du lait ou du café et du sirop aux multiples parfums.

Bubblish a trouvé son propre créneau. «Nous aimons nous qualifier de spécialistes du thé», affirme Steven Knecht en souriant. L’équipe a testé plus de 200 variétés de thés pour n’en sélectionner que les meilleures. «Les quelques mots de notre slogan “Bubble Tea with love” ne sont pas des paroles en l’air: nous investissons beaucoup de temps et d’amour dans le choix des ingrédients et dans la création de nos produits.» Désormais, les différentes variétés de thés sont d’ailleurs proposées à la dégustation et à la vente dans la boutique Bubblish de Seefeld à Zurich.

Le concept de Bubblish est né de l’imagination d’un trio formé par Steven Knecht, Marilyn Heng (36 ans) et Philip Fischer (33 ans). «Ma copine Marilyn a certainement été l’élément déclencheur qui nous a incités à créer Bubblish. J’avais été déçu par les Bubble teas que j’avais eu l’occasion de goûter par le passé, et Marilyn m’a convaincu de réessayer», raconte Steven Knecht. La jeune femme connaissait bien la boisson culte pour avoir grandi avec elle à Singapour. Lorsqu’elle est venue s’installer en Suisse en 2014, elle a amené avec elle la passion qu’elle lui voue.

Steven Knecht n’a pas peur que le Bubble tea connaisse une nouvelle fin prématurée: «La tendance risque certes de s’essouffler, mais les gens qui aiment le Bubble tea aujourd’hui prendront toujours autant de plaisir à en boire demain.» Le jeune homme est convaincu que la vraie communauté de fans de la boisson lui restera fidèle.

Si les médias sont en grande partie à l’origine du boom de la demande de Bubblish, les réseaux sociaux y ont également largement contribué: «Une vidéo de notre boutique sur TikTok a récemment enregistré plus de 180 000 vues. Des milliers de personnes se sont ensuite ruées dans notre magasin.» L’image colorée de ce thé pétillant avec ses fameuses perles est parfaitement adaptée à l’univers chatoyant des réseaux sociaux.

Quant au sucre et aux possibles additifs, personne ne semble plus s’en soucier. Que voulez-vous? Il est des moments où faire la queue fait du bien, tout simplement. Question d’époque...

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