Bea: Ma mère avait l’habitude de dire que la fête des Mères, c’est tous les jours et j’ai repris cette idée à mon compte. Voilà pourquoi nous n’avons jamais vraiment célébré la fête des Mères. Aujourd’hui, mes filles ont elles-mêmes des enfants et passent cette journée avec leur famille.
Lia: Même si cette coutume est devenue une fête commerciale, j’aime l’idée que les mères se voient témoigner une marque de reconnaissance une fois par an. Je passe cette journée en famille et me laisse volontiers surprendre.
Kim: À l’école et au jardin d’enfants, c’est le temps du bricolage et je me réjouis toujours de découvrir les cadeaux de mes enfants pour la fête des Mères.
Cette question s’adresse à Lia et Kim: votre mère a-t-elle toujours été un modèle pour vous ou y a-t-il eu des moments où vous avez voulu devenir quelqu’un de totalement différent?
Lia: J’ai toujours admiré ma mère pour le courage qu’elle a eu de prendre les choses à bras-le-corps, au risque de ramer à contre-courant. Avec la conséquence toutefois que le travail a occupé une part prépondérante dans sa vie. Après la naissance de ma propre fille, je me suis donné pour objectif d’avoir un rapport plus équilibré entre vie professionnelle et vie personnelle.
Kim: Pour ce qui est de l’éducation des enfants, l’avenir le dira. Professionnellement parlant, on peut dire que je lui ai emboîté le pas. De ce point de vue, elle reste l’exemple à suivre pour moi. J’apprécie sa créativité et j’ai régulièrement besoin de son jugement pour savoir si je suis sur la bonne voie.
Quand avez-vous été particulièrement fières de votre maman?
Lia: Le projet social qu’elle mène au Burkina Faso m’impressionne beaucoup. Quand je l’ai accompagnée la première fois là-bas et que j’ai vu ce qu’elle avait mis en place avec Safi et son équipe à Ouagadougou pour la formation des jeunes femmes, j’ai été bluffée.
Kim: Le jour où ma mère a reçu le BWA Business Women Award. Ce fut une soirée pleine d’émotions. Mais j’ai aussi la plus grande admiration et un respect total pour ce qu’elle fait au Burkina Faso. Il faut beaucoup de courage, d’énergie et de cœur.
Et quand as-tu été particulièrement fière de tes filles, chère Bea?
Bea: J’ai toujours eu beaucoup d’occasions d’être fière de mes filles – que ce soit au premier jour de l’école ou pendant leur apprentissage. Pour moi, il n’y a jamais eu de plus belles mariées et elles m’ont donné l’immense fierté d’être la grand-mère de merveilleux petits-enfants. Mes sentiments de mère, avec leur cortège de soucis et de joies, seront toujours là, même si mes filles ont fondé leur propre famille et ont des enfants. Comme mère, il faut surtout apprendre à ne plus s’immiscer.
As-tu déjà été confrontée à tes limites dans ton rôle de mère?
Bea: Je crois que le plus dur dans ma vie a été d’apprendre à lâcher prise, à déléguer les responsabilités et à ne plus m’immiscer.
S’il y avait quelque chose à apprendre les unes des autres, qu’est-ce que ce serait?
Bea: La fiabilité, l’honnêteté et une bonne dose d’humour.
Lia: Nous formons une équipe avec des points forts et des points faibles extrêmement différents. Nous avons toujours été très complémentaires.
Kim: D’un point de vue créatif et professionnel, ma mère m’a presque tout appris. Aussi pour ce qui concerne les relations sociales. Elle a toujours eu un rapport naturel aux gens, le goût du travail et du courage, une aptitude à agir vite et à prendre les choses en main. J’aurais souvent voulu qu’elle me transmette plus de choses de son capital génétique. Je suis souvent trop lente et timorée.
Sur quels points vous ressemblez-vous?
Lia: Nous aimons recevoir et mettons toute notre passion à choyer nos amis et notre famille.
Kim: Nous adorons avoir des gens autour de nous et mêler leur voix aux nôtres, déjà très sonores. Nous avons de la joie de vivre à revendre et nous aimons rire. Et puis, nous sommes capables de nous entretenir pendant des heures de la texture d’un maquillage (rires).
Y a-t-il quelque chose que vous avez toujours voulu vous dire entre vous?
Bea: La relation mère-fille est la plus compliquée qui soit. J’aimerais parfois faire l’objet de plus d’empathie et de générosité. J’espère que mes filles repenseront un jour à ces paroles.
Lia: Kim, pendant combien de temps as-tu fumé en cachette?
Kim: Ne compte pas sur moi pour le dire en public!